L’Indice de Perception de la Corruption (IPC) de la Belgique est publié. 

Le score de perception de la corruption en Belgique : Regard sur une baisse du score… 

L’IPC de la Belgique: 

L’indice de perception de la corruption (IPC) de la Belgique a perdu quatre points dans le dernier classement de Transparency International, s’établissant désormais à 69 / 100 points, contre 73 en 2023 et 77 en 2016. Cette baisse place la Belgique de la 15ème (2015) à la 22ème place au rang mondial, à côté de pays comme le Japon et l’Uruguay. Elle parvient tout de même à se classer devant la France (25ème position), mais se retrouve en dessous du Luxembourg (5ème), des Pays-Bas (9ème) et de l’Allemagne (16ème). 

Marc Beyens,

Marc Beyens, Directeur exécutif de Transparency International Belgique (TIB), déclare : 


“Ce nouveau classement confirme les préoccupations croissantes des Belges concernant la corruption dans le pays.  
Ces résultats concordent également avec ceux de l’Eurobaromètre 2024, qui a révélé que deux tiers des Belges pensent que la corruption est répandue dans le pays (Enquête Eurobaromètre).

Avec une baisse de 4 points, l’IPC belge est au plus bas depuis sa création.

Il est essentiel de comprendre les raisons de ce déclin et de prendre des mesures pour améliorer les politiques de lutte contre la corruption. Nombreux sont ceux qui estiment que les politiques servent uniquement les intérêts individuels ou de petits groupes, au détriment du bien public. 

Pour Marc Beyens, trois éléments expliquent la dégradation du score de la Belgique :  


Premièrement, la perception que les fonds publics comme des subventions ou des grands projets d’infrastructure ne sont pas attribués de manière neutre.  

Deuxièmement, la perception qu’il n’y a pas assez de poursuites de la corruption ou pas assez de transparence sur les actifs que les responsables politiques ont acquis pendant leur mandat. 

Troisièmement, la perception qu’il existe des liens trop étroits entre la politique et le monde des affaires.”  

Ces dernières années, les gouvernements belges ont lancé différentes initiatives de réforme, entre autres sous la pression des institutions internationales de surveillance de la corruption. Cependant, plusieurs recommandations formulées par les Nations unies (UNCAC), le Conseil de l’Europe (GRECO) et l’Union européenne (rapports sur l’État de droit) restent en suspens.  
 
Marc Beyens : 


“Des lacunes subsistent dans notre législation. Il n’existe par exemple pas d’obligation pour les ministres et les membres de leurs cabinets de tenir un registre de lobby. 
Par ailleurs, les lois et réglementations existantes doivent être appliquées. Nous constatons par exemple qu’il y a très peu de poursuites à l’encontre des entreprises belges qui se livrent à la corruption . C’est à nous tous – gouvernements, entreprises, et la société civile – de relever le gant et de ramener notre pays sur une voie politique plus juste en termes d’intégrité, de transparence et de redevabilité.” 

La situation en Belgique ne reflète pas seulement une tendance nationale, mais doit être perçue dans un contexte régional et même mondial, où l’indice de perception de la corruption est en baisse, de même que le manque de confiance dans les pouvoirs publics.  

Un déclin des scores de l’Indice de Perception de la Corruption dans l’Europe de l’Ouest: 

 
Selon le Secrétariat de Transparency International, « les moyens mis en œuvre par l’Europe occidentale pour lutter contre la corruption sont dangereusement insuffisants et met à mal la capacité des nations à protéger l’État de droit, à investir dans des services publics et à lutter contre la crise climatique. »  

Sur les 31 pays évalués dans la région, seuls six ont amélioré leur score, tandis que 19 ont reculé. Même certains pays traditionnellement forts, comme la Norvège et la Suède, sont en recul. Ce recul de l’indice de perception de la corruption devrait être un signal d’alarme, nous rappelant la nécessité de travailler ensemble pour un monde meilleur et plus équilibré où l’intégrité, la responsabilité (accountability) et la transparence devraient être les mots d’ordre. 

L’IPC au niveau mondial: 

En ce qui concerne les tendances mondiales, le Danemark occupe la première place du classement avec un score de 90/100 en terme d’IPC. Pour rappel, l’IPC est calculé sur une échelle de 100 (peu/pas corrompu) à 0 (très corrompu). 

 

Cette année, Transparency International a mis l’accent sur le lien entre la crise climatique et la corruption. La corruption entrave considérablement l’action climatique, détourne des fonds, affaiblit les politiques et alimente la destruction de l’environnement. De nombreux pays recevant des fonds pour le climat souffrent de la corruption et risquent de perdre des fonds vitaux.

L’Atlas du climat de Transparency International révèle une corruption généralisée dans les projets climatiques du monde entier. Des mesures anti-corruption plus strictes sont essentielles pour garantir une action climatique efficace et protéger les populations les plus vulnérables du monde.  

 Méthodologie : Comment l’IPC est-il calculé ?  

L’IPC est un indicateur composite utilisé pour mesurer la perception de la corruption dans le secteur public dans 180 pays du monde. Il agrège des données provenant de différentes institutions établies. L’IPC de Belgique 2024 a été calculé à partir des sources suivantes :  

  • – Bertelsmann Foundation Sustainable Governance Index 
    • – Economists Intelligence Unit Country Ratings 
  • – Global Insights Country Risk Ratings 
  • – IMD World Competitiveness Yearbook 
  • – PRS International Country Risk Guide 
  • – Varieties of Democracy Project 
  • – World Economic Forum EOS 
  • – World Justice Project Rule of Law Index 

L’IPC est revu trois fois avant sa publication afin de le rendre aussi transparent que possible. Deux chercheurs internes et deux chercheurs externes calculent indépendamment les scores de l’IPC en utilisant les données des sources. Ensuite, un spécialiste régional signale les évolutions suspectes ou contre-intuitives des scores (le cas échéant) et, à la fin, chaque chapitre national examine les résultats et peut fournir un retour d’information ou signaler des problèmes potentiels.  

Pour en savoir plus sur la méthodologie de l’IPC : L’ABC de l’IPC : Comment la corruption… – Transparency.org 

Pour lire la version anglais : BELGIUM’s CPI 2024 is out  – Transparency International Belgium

Pour lire la version néerlandaise : De corruptieperceptie-index 2024 voor België is gepubliceerd  – Transparency International Belgium

 

Ils parlent de nous dans la presse : Le spectre de la corruption, toujours plus pesant en Belgique – La Libre

België zakt zes plaatsen op wereldwijde corruptie-ranglijst: “Tweede jaar op rij dat index voor ons land fors daalt” | De Standaard